L’été, période propice à une revisite de notre année passée pour préparer celle qui s’annonce, m’inspire l’image de la randonnée en montagne.
Un horizon … au bout de ma casquette ? (ou Comment nous sentir compétent)
Lorsque vous faites l’ascension d’un sommet, dans quelle direction regardez-vous ?
Si vous regardez vers le sommet, et que vous êtes encore assez loin, cela peut être décourageant, voire vous donner envie de vous arrêter sur une pierre et ne plus bouger !
Si vous portez votre attention sur vos pieds, d’une certaine façon vous pouvez reprendre courage. Votre horizon se limite à trois ou quatre pas, et vous voyez bien que ces pas sont tout-à-fait faisables. Néanmoins, vous avez le risque de perdre votre cap et vous orienter dans une mauvaise direction, ou de ne pas mesurer tous les risques.
Une alternative est de mettre votre casquette et d’explorer le champ visuel ainsi délimité, forcément plus réduit en montagne qu’en plaine. Vous avez globalement une assez bonne idée du cap, et celui-ci paraît atteignable !
N’est-ce pas ainsi dans notre vie ? Vers où porter notre regard relève de notre choix.
Selon les moments, il peut être utile de regarder le sommet, de scruter le ciel d’azur pour y trouver une inspiration, un appel. Ou bien de nous concentrer consciencieusement sur chaque petit pas, avec discipline et patience. Ou encore, de visualiser ces objectifs à moyen terme qui nous incitent à davantage de prise de risque et nous donnent un élan.
Discerner à chaque étape quel est le meilleur horizon sur lequel nous concentrer est précieux car c’est en étant en accord avec nous-même et le besoin du moment que nous allons pouvons nous ressentir compétents, capables, au bon degré.
Comment avons-nous opéré l’année passée, et qu’est-ce qu’il serait nécessaire d’ajuster pour celle qui démarre ? Quel serait le petit pas à effectuer pour nous réorienter vers l’horizon qui nous attire ?
Equipé pour l’Everest ou pour le col du tricot ? (Ou Comment nous sentir important)
En amont de notre course en montagne, avons-nous adapté notre objectif à notre état physique, ou dans l’autre sens préparé notre corps ? Sommeil, quantité et qualité de la nourriture, préparation sportive …
Et pour l’ascension de ce somment, dans quelle attention à nous-même sommes-nous ?
Par moments si nous adaptons consciemment notre respiration à nos pas et le rythme de nos pas au degré de pente, nous sommes en accord avec notre environnement et notre effort peut durer longuement.
A d’autres moments, nous pouvons être absents à nous-même, inconscients de l’effet que l’environnement produit sur notre corps. Et nous nous retrouvons tout d’un coup très essoufflé(e), incapable d’avancer davantage. Nous avons soudainement très froid ou très chaud.
Il en est ainsi dans notre vie. Nous pouvons habiter pleinement notre corps, être attentif à nous-même, à la cohérence entre nos ressources et nos objectifs. Nous nous ressentons alors important. Ou bien être déconnecté(e) de notre corps, jusqu’au moment où celui-ci nous rattrape et réclame son dû, parfois brutalement !
Cette année, notre attention à nous-même était-elle adaptée à notre désir ? Etions-nous suffisamment centré(e) sur nous-même, ni trop (au détriment de l’attention aux autres et de la poursuite de nos objectifs), ni pas assez (en détriment de soi) ? Quelles conséquences pour l’avenir ?
Comme un escargot à l’écoute de soi (Ou Comment nous apprécier)
La balade en montagne, c’est parfois l’occasion de faire le vide dans sa tête, de se remplir de la beauté de la nature sans se poser de question, présent à soi, ou attentif à celui ou celle qui nous tient compagnie.
Qu’on le veuille ou non, c’est aussi une occasion rare d’être en contact avec soi, de relire une année en accueillant les satisfactions et les difficultés, avec les émotions associées. Pouvoir être davantage conscient des belles choses réalisées ou vécues, et aussi des déceptions, de nos limites. S’accepter tout simplement, en mettant de côté notre « juge intérieur ».
A l’image de l’escargot qui part de l’intérieur de soi pour se déployer, cette acceptation de soi conduit l’amour inconditionnel de soi. Celui-ci consiste à prendre plaisir à être en sa propre compagnie et à se sentir bien avec qui on est, à s’apprécier telle que l’on est.
Est-ce que nous nous rendons compte qu’il y a des choses que nous n’avons pas voulu voir ou ressentir cette année ? Etions-nous conscient de ce qui se passait pour nous ?
Et vis-à-vis des autres, avons-nous su par moment oublier la montre pour laisser la place au rire, à la découverte ou l’imagination, à un moment de compassion ?
Cette réflexion peut nous conduire à revoir certains choix pour cette nouvelle période de manière à être davantage en accord avec nous-même.
Quels sont nos points de vigilance ? Envisageons-nous de nouvelles idées ou perspectives ?
Pour accroître notre impact et nous dépasser
Ces trois dimensions de l’estime de soi (importance, compétence et amour de soi), illustrées à travers la métaphore de la randonnée de montagne, sont intimement constitutives de nous-même. C’est en veillant à ce que ces sentiments, tels des réservoirs, soient remplis au niveau que nous désirons, que nous déployons pleinement toutes nos potentialités (1) au profit des autres et de nos projets.
(1) C’est pourquoi l’approche de l’Elément Humain de Will Schutz, pleinement humaine et humaniste, est au service de l’efficacité collective des organisations de travail.